Notre Histoire
En 1810, après la création du Consistoire central israélite de France par Napoléon Ier en 1808, les Parisiens juifs ashkénazes, de rite allemand, possédaient deux synagogues. La première était rue Sainte-Avoye (l’actuelle rue du Temple), la seconde rue du Chaume (l’actuelle rue des Archives).
En 1818, la communauté de la rue Sainte-Avoye est expulsée par son propriétaire. Elle fait l’acquisition en 1819 d’un terrain situé entre le 14 rue Neuve-Saint-Laurent (l’actuelle rue du Vertbois) et le 15 rue Notre-Dame-de-Nazareth. Le roi Louis XVIII autorise par l’ordonnance du 29 juin 1819 le Consistoire israélite de Paris à édifier une synagogue. Elle est inaugurée en 1822. Construite selon les plans de l’architecte Sandrié de Jouy, elle peut accueillir plusieurs centaines de fidèles et possède des galeries pour les femmes. La synagogue de la rue du Chaume, quant à elle, est fermée en 1821.
Très rapidement, des problèmes de construction sont constatés et en 1848, le bâtiment menace de s’effondrer. En 1850, la police ferme la synagogue qui est démolie. Grâce aux dons du baron James de Rothschild, une nouvelle synagogue est construite sur place selon les plans de l’architecte Alexandre Thierry (1810-1890). Elle est inaugurée le 1er avril 1852.
Cette synagogue était révolutionnaire pour l’époque car elle possédait un orgue. L’actrice Rachel l’a fréquentée. Le compositeur Jacques Offenbach et son frère ont été chargés de la formation et de la direction du chœur pendant six mois à partir du 1er décembre 1833. Le rite suivi était alsacien. Cette synagogue a été la résidence des grands rabbins de France et de Paris jusqu’à la construction en 1875 de la grande synagogue de Paris, rue de la Victoire.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, dans la nuit du 2 au 3 octobre 1941, la synagogue a été victime d’un attentat organisé par le Mouvement social révolutionnaire (MSR), un parti d’extrême droite fondé par Eugène Deloncle. Cet attentat n’a causé que des dégâts matériels. Le grand rabbin de la synagogue, Joseph Saks, ainsi que son épouse ont été arrêtés et sont morts en déportation. En raison de l’afflux de Juifs originaires d’Afrique du Nord qui se sont installés dans le quartier, la synagogue a été dédiée au rite séfarade.